Tout ce que vous devez savoir au sujet des actions à dividendes
Pourquoi les actionnaires sont importants et ne sont pas des parasites ?
Pourquoi les actionnaires sont importants et ne sont pas des parasites ?

Pourquoi les actionnaires sont importants et ne sont pas des parasites ?

Si votre seul objectif est de devenir riche, vous ne l’atteindrez jamais.
– John D. Rockefeller

L’émission d’obligations et d’actions telles qu’on vient de le décrire ne concerne que les gros investisseurs qui sont des professionnels comme les hedge funds, les fonds d’investissement, les assureurs qui interviennent sur ce qu’on appelle le marché primaire ou encore le marché du neuf puisque les investisseurs financent en quelque sorte l’économie réelle.

Les investisseurs, comme vous et moi, n’intervenons que dans ce qu’on appelle le marché secondaire, également appelé le marché de l’occasion. Lorsqu’on parle d’investir en bourse ou sur les marchés financiers dans la vie de tous les jours, c’est littéralement de ce marché secondaire dont nous parlons où des acheteurs et des vendeurs viennent s’échanger des produits financiers lorsqu’ils se sont misd’accord sur un prix d’achat et un prix de vente.

Les acheteurs et les vendeurs peuvent être des particuliers mais également des entreprises, des banques, des fonds d’investissement, des compagnies d’assurance, …

Mais pourquoi aime-t-on tant cracher sur les actionnaires en France ?

Les actionnaires, qui sont là pour gagner de l’argent, font un pari sur le futur en espérant que l’entreprise pour laquelle ils ont acheté des actions fasse des bénéfices dans le futur. De cette façon, ils pourront ensuite toucher une partie des bénéfices de l’entreprise en proportion du nombre d’actions, et du capital de l’entreprise, qu’ils détiennent.

On comprend donc que l’actionnaire est un partenaire crucial et de choix pour une entreprise qui souhaite se développer et investir dans sa croissance. A cetitre, il est donc tout à fait normal que ces actionnaires soient « récompensés » pour les risques qu’ils ont pris. Ces actionnaires seront donc récompensés parla plus-value réalisée sur les actions ou par les dividendes qui leur seront versés. Lorsqu’une entreprise ne verse initialement pas de dividendes, il arrive parfois que les actionnaires fassent pression auprès de l’équipe directrice afin qu’un dividende leur soit versé.

Je vous disais précédemment qu’un actionnaire était quelqu’un qui prenait tous les risques et qui était uniquement « rémunéré » après la bonne exécution de tous les contrats dans l’hypothèse où l’entreprise génère des bénéfices après la bonne exécution de tous ces contrats.

Finalement, on peut même dire que l’actionnaire est le seul qui n’a pas de contrat au sein de l’entreprise puisque les employés sont reliés à l’entreprise par un contrat de travail ; les fournisseurs sont liés à l’entreprise par un bon de commande ; les créanciers sont liés à l’entreprise par un contrat de dette ; les clients ont, eux, uncontrat de vente ; etc.

De cette façon, on comprend généralement mieux quelle est la situation d’un actionnaire au sein d’une entreprise et pourquoi il mérite également d’être « rémunéré ».

Si on vulgarisait même les choses, on pourrait dire que sans actionnaires, il n’y a pas d’entreprises ; que sans entreprises, il n’y pas d’employés et s’il n’y a pas d’employés, il n’y a pas de travail et pas de salaires.

Et même si les salariés pointent du doigt qu’il n’y a pas d’entreprises sans eux, c’est bien l’entreprise qui doit exister avant les salariés, grâce aux actionnaires, sinon les salariés se retrouvent avec des compétences qu’ils ne peuvent exploiter au sein d’aucune entreprise. Je suis donc définitivement convaincu que l’actionnaire joue un rôle extrêmement important et clé au sein des entreprises cotées.

C’est pour cette raison que beaucoup de Français devraient comprendre que plutôt que de cracher sur les actionnaires, ils devraient, eux-aussi, le devenir en achetant des actions d’entreprises, en soutenant ainsi la croissance de l’économie et l’emploi tout en touchant des dividendes.

Car les salariés qui aiment crier haut et fort à l’annonce du versement des dividendes aux actionnaires que tout ceci est bien dégueulasse, vis-à-vis des effortsconséquents qu’ils fournissent et du maigre salaire qu’ils reçoivent, devraient comprendre que leurs salaires est une rémunération réelle alors que le dividende n’est pas une rémunération mais une transformation du patrimoine de l’actionnaire en liquidités (car le cours de l’action va baisser d’autant du montant du détachement du dividende). C’est donc l’actionnaire qui finance lui-même son dividende.

Lorsqu’une entreprise, avec une action qui vaut 50€ et avec un dividende de 2€, verse son dividende, vous ne vous retrouvez pas avec 52€. Vous vous retrouvez avec une action qui vaut 48€ et 2€ de liquidités. C’est d’ailleurs de là qu’on parle de « détachement du coupon » quand on parle parfois du versement du dividende puisque comme le nom l’indique, on « détache ».

C’est également pour cela que l’idée d’acheter la veille du versement du dividende, d’encaisser le dividende et de revendre le lendemain l’action n’est pas possible puisqu’il y a une correction du prix de l’action. Désolé, il n’est donc pas possible de s’enrichir à l’infini et sans risques grâce à cette « astuce ».

La baisse du cours de l’action s’explique par le fait que l’entreprise se retrouve avec moins de cash sur les comptes. L’impact direct, c’est que les fonds propres vont baisser et sa nouvelle capitalisation boursière sera impactée et donc ajustée du montant du versement des dividendes.

Pour rappel, la valeur de l’entreprise, c’est l’addition de sa capitalisation plus des dettes (ou l’addition de sa capitalisation moins la trésorerie).

Le problème, c’est qu’il est souvent plus facile de se plaindre et de blâmer les autres que de de faire une introspection sur soi-même et de regarder ce qu’on pourrait faire différemment pour avoir de nouveaux résultats.

Si à la question « Qui veut du changement ? », beaucoup de Français lèvent les bras ; à la question « Qui est prêt à changer ? », les Français semblent s’être transformés en manchots.

Le Français préférera donc râler à la terrasse d’un café en lisant les gros titres des journaux indiquant que les actionnaires ont encore encaissé x milliards d’euros de dividendes ou en entendant à la télévision que certaines boîtes ont décidé d’augmenter leurs dividendes.

Ah ces actionnaires, tous des enfoirés.

C’est pour cette raison que je vous félicite de lire ce livre car il y a fort à parier que vous ne faites pas partie de cette catégorie de personnes. Et si vous n’êtes pas encore actionnaire à l’heure où vous lisez ces lignes, les probabilités sont fortes à ce que vous le deveniez suite à la lecture de ce livre.

Pour remercier les actionnaires qui ont apporté des liquidités au sein de l’entreprise et pour garder ces derniers, l’entreprise peut donc choisir de les rémunérer afin de les remercier mais également de les fidéliser.

C’est ce que les études de Farrelly, Baker et Edelman en 1985 et celles de Baker et Powell en 1999 tendant à démontrent puisque la conclusion de ces études est que les dirigeants d’entreprises et les managers croient que les politiques de versements de dividendes aux actionnaires affectent la valorisation d’une entreprise.

D’autres études de Hussainey, Mgbame et Chijoke-Mgbame en 2011 ont permis de trouver une corrélation positive entre la rentabilité d’une action à dividendes et le prix des actions après avoir analysé les entreprises cotées à la London Stock Exchange. Ils en ont conclu que les politiques de versement de dividendes aux actionnaires étaient pertinentes dans la détermination de la valeur d’une action et de son retour sur investissement.

Car un actionnaire n’investit pas son argent par pure philanthropie, il cherche également à gagner et au-delà de l’augmentation de la valorisation de son portefeuille, une rémunération en dividendes est souvent un aspect recherché par beaucoup d’actionnaires.

Toutefois, il faut savoir que dans le monde des marchés financiers, tout le monde n’est pas d’accord avec la pratique du versement de dividendes aux actionnaires. Certains considèrent, au même titre que pour le rachat d’actions, que cela est la preuve que l’équipe directrice ne sait pas gérer l’entreprise et n’est pas capable de trouver des axes de croissance. Là-dessus, tout le monde se fera son propre avis en sachant que chaque entreprise est unique, évolue sur son propre marché avec ses propres produits, ses propres marges et son propre résultat net.

S’il est vrai qu’aux premières étapes de croissance de l’entreprise, réinvestir le cash est une nécessité absolue pour se développer et atteindre la phase de maturité, il en est autrement une fois que la phase de maturité est atteinte. Lorsque cette phase est atteinte et que la concurrence pointe le bout de son nez, il est à mon sens important que l’entreprise fasse en sorte d’investir son argent dans les projets qui ont de gros retours sur investissement potentiels et de donner le reste aux actionnaires puisque les possibilités de croissance ont fortement diminué étant donné que l’entreprise est déjà au stade de maturité.

En gros, pendant la phase de croissance, l’entreprise doit se concentrer sur son développement afin d’aller chercher de la plus-value sur la valeur de l’action, et surtout se positionner en tant que leader sur son marché, puis lorsque l’entreprise aura atteint sa phase de maturité, que le prix de l’action aura atteint des niveaux stables et que les perspectives de grosses plus-values sur la valeur de l’action seront effacées, l’idée de verser un dividende aux actionnaires est donc quelque chose d’entièrement logique pour continuer à rémunérer les actionnaires.

Benjamin Graham and David Dodd, dans le livre « Security Analysis » qu’ils ont écrit en 1934, soutiennent que l’objectif principal d’une société commerciale est de verser des dividendes à ses propriétaires et actionnaires.

C’est à ce moment là que nous nous positionnons en tant qu’investisseur, c’està-dire au stade de maturité de l’entreprise lorsque celle-ci peut se permettre de verser un dividende aux actionnaires. Cela signifie que nous n’investissons que dans de grosses entreprises qui sont solides et de vrais mastodontes, voire leaders, dans leurs industries respectives.

C’est ce qu’on appelle généralement des « blue chip ».

Les « blue chip » sont des actions d’entreprises cotées en bourse et considérées comme étant de grande qualité.

blue chip

Comprenez que ce sont des entreprises reconnues et bien installées dans le marché sur lequel elles opèrent en étant leader tout en ayant une grosse capitalisation boursière, une bonne liquidité et une faible volatilité.

« Blue chip » signifie en français « jeton bleu » est cela vient du fait que le jeton de plus grande valeur est de couleur bleue au poker. En général, ces entreprises sont considérées comme étant solides et fiables avec une bonne santé financière car elles opèrent souvent dans le secteur des produits de grande consommation leur permettant de résister plus facilement aux récessions. Elles attirent donc les investisseurs conservatifs avec une approche de « bon père de famille » puisqu’elles versent généralement des dividendes. Une « blue chip » ne signifie pas forcément que le prix de l’action est très cher, cela signifie simplement que l’entreprise est d’une certaine qualité.

L’entreprise est souvent là depuis des dizaines d’années et il s’agit d’entreprises que l’on connaît tous (Disney ou McDonald’s par exemple). Elles ont en plus de cela des finances saines, des bénéfices stables, une croissance stable, des dividendes stables, une bonne note de crédit et une capacité à traverser les périodes plus délicates. Qui n’en voudrait pas ?

George Chestnutt, un investisseur des années 1930 a dit une phrase que j’aime beaucoup qui est la suivante :

« Il est préférable d’acheter des entreprises leaders et de laisser de côté les retardataires. Sur les marchés financiers, et comme dans beaucoup d’autres aspects de la vie, les forts deviennent plus forts et les faibles plus faibles. »

C’est également un peu la philosophie d’une stratégie qu’on appelle la « Coffee Can Investing » qui consiste à dire qu’on investit uniquement dans des entreprises de qualité. Par qualité, on entend des décennies de présence sur le marché, une marque forte et un avantage compétitif. Ce terme a été développé par Robert G. Kirby qui a repris cette expression suite aux racines de la vieille Amérique de l’Ouest où les gens avait pour habitude de cacher leurs objets de valeur dans les boîtes de café et de placer celles-ci sous un matelas pendant des années, voire des décennies. L’idée de cette stratégie est également de s’engager sur du long terme, c’est-à-dire minimum 10 ans.

Pour conclure, voici trois raisons pour lesquelles une entreprise verse un dividende :

Raison n°1 :

Si une société peut se permettre de verser des dividendes, cela veut dire qu’elle génère du cashflow pour être en mesure de le payer donc une société qui augmente son dividende est une société qui se porte bien (même si certaines entreprises s’endettent parfois pour payer un dividende, ce qu’il faut éviter à tout prix). Il est important de se rappeler qu’il y a énormément de sociétés qui ne sont pas profitables ou qui ont très peu de trésorerie (même pas un mois d’avance parfois). Cela ne concerne pas forcément que les petites entreprises ou les start-ups. De grosses entreprises ont aussi parfois très peu de trésorerie ce qui ne leur permet pas d’envisager une seule seconde de verser un dividende.

Raison n°2 :

Ces entreprises ont une excellente allocation du capital qu’elles ont à disposition. Si une entreprise a un taux de distribution de 50%, cela veut dire qu’elle n’a que 50% des bénéfices pour investir dans la croissance et dans de nouveaux projets afin de continuer à soutenir un dividende croissant. Certaines boites qui ne versent pas de dividendes ont moins de résultats alors qu’elles utilisent 100% de leurs bénéfices…

Raison n°3 :

Cela signifie que l’équipe directrice a un excellent mindset et une excellente gestion de l’entreprise. Si la société reverse une bonne partie de ses bénéfices aux actionnaires, cela veut dire que toutes les autres décisions qu’elle va prendre et qu’on ne voit pas forcément en tant qu’investisseur seront également prises dans l’intérêt de tous les actionnaires.

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